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Clap de fin pour la formation des institutrices

Updated: Aug 29

Par Gwendoline Dussart


Mi-mai, les institutrices du programme des classes d’alphabétisation menées par la High Atlas Foundation dans la région de Marrakech-Safi, ont pu assister à leur dernière session de formation sur l’approche participative pour leurs classes d’alphabétisation familiale.


Ce sont 18 institutrices et 10 étudiants de Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Cadi Ayyad Marrakech qui ont pris part à ces cessions de formation en mai (3 jours) et novembre (4 jours) 2022 ainsi qu’en mai 2023 (3 jours) dans le cadre du programme d’alphabétisation familiale dans la région de Marrakech-Safi. Ces cessions de formation ont été animées par Abdelaziz Es Sayedi, Rachida ELQobai (formateur et formatrice pour la Formation des cadres d'administration pédagogique au CRMEF), Abdellah Khaloub (directeur de l’Agence Nationale de lutte contre l’analphabétisation de la région Marrakech-Safi) et Amina El Hajjami (cheffe de projet des classes d’alphabétisation pour la High Atlas Foundation dans la région). Le but est d’engager les femmes bénéficiaires du programme dans la formation par le biais de travaux de groupe, d’échanges plus formateurs entre l’institutrice, les bénéficiaires et les enfants, et entre les bénéficiaires, par l’approche participative. Cet engagement est important car il assure que les bénéficiaires vont revenir assister aux cours tout au long de l’année.

Un moment d’échange pour les institutrices


Ces cessions de formation étaient avant tout l’occasion pour les institutrices de se rencontrer et de se retrouver dans une ambiance joyeuse et d’échanger sur leur travail, afin de parler de leurs cours, des problèmes qu’elles rencontrent et de trouver des solutions.


Le premier échange entre les institutrices s’est fait autour des activités qu’elles pratiquent lors de leurs classes, afin que chacune apprenne de l’expérience des autres et partage sa propre expérience. L’une d’entre elle a par exemple souligné l’importance d’afficher l’alphabet et les chiffres sur les murs de la classe afin qu’ils y soient toujours présents, une autre a parlé de la nécessité de s’adapter à chaque bénéficiaire (par exemple dans le cas d’une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer), une autre a également abordé l’idée de créer un groupe WhatsApp afin que les femmes puissent échanger entre elles et avec l’institutrice en dehors des cours et par écrit, dans le but d’apprendre à utiliser les smartphones.


Les problèmes qui ont émergé sont nombreux et concernent souvent plusieurs classes. Par exemple, sur la thématique de la place de la religion en classe ; une institutrice a expliqué que lors de ses cours, qui ont lieu dans une mosquée, les femmesavaient plus de mal à parler à voix haute, car elles ont trop de respect pour l’imam, et qu’il fallait trouver nouveau lieu pour la tenue des cours. Après avoir parlé de ce problème avec le président de la coopérative, il leur a donné un local dans sa maison pour faire cours, ce local sert à la fois pour les leçons d'alphabétisation et pour la production de produits à base d'argan. Les bénéficiaires sont moins timides et osent s’y exprimer.

Les femmes de la coopérative Asafar Ntmodan


Apprendre l’approche participative par la pratique


Les professeurs qui ont suivi les institutrices dans le cadre de ces cessions de formation ont voulu enseigner l’approche participative aux institutrices par la pratique ; c'est-à-dire de leur faire jouer des rôles, comme si elles enseignaient à leurs élèves en utilisant les techniques apprises lors de la formation.


Lors de la dernière session de formation qui a eu lieu dans la vallée de l’Ourika, le professeur a organisé plusieurs activités pour que les institutrices mettent en pratique ce qu’elles ont appris en classe. Les institutrices étaient réparties en 4 groupes, chacun avec un thème à présenter sous format de jeux de rôle. Un des groupes avait par exemple le thème “brainstorming”, une femme a pris le rôle de l’institutrice, les autres jouaient des élèves et faisaient un brainstorming ensemble sur le thème du divorce, thème qu’elles avaient choisi au préalable. Les autres groupes ont travaillé sur différentes facettes du travail en classe, comme la prise de décision, l'ancrage des leçons sur la vie quotidienne et l’échange de rôle (ce qui est transposable dans le quotidien de la femme, elle peut, chez elle, échanger les rôles de temps en temps avec ses enfants ou son mari, ce qui peut aider à la compassion et au respect de chacun).


Ces activités aident à la fois à animer la classe, à maintenir un investissement sur le long terme de la part des bénéficiaires, mais sont aussi des exemples de ce que la femme peut faire chez elle, avec son mari et ses enfants. En somme, ces cours bénéficient à la fois à la femme et à son entourage.


D’une manière générale, cette formation a été très bénéfique pour les instructrices, qui souhaitent mettre en pratique ce qu’elles ont appris dans le cadre de leurs cours.

Les bénéfices de l’approche participative


L’approche participative permet de faciliter les échanges entre l’institutrice et les enfants et entre les enfants. Ces nouvelles méthodes pour faire cours permettent d’avoir une trame spécifique dans le cours : il s’agit dans un premier temps d’identifier un problème qui touche les bénéficiaires dans leur vie de tous les jours, d’énoncer un thème précis, de poser des questions spécifiques, d’écouter les réponses des bénéficiaires, de les analyser et de les lister afin de trouver ensemble des solutions au problème.


Les leçons données sont un moyen de sensibiliser sur l’importance des femmes, de faire des rencontres, d’apprendre ou de réapprendre de nouvelles choses, de former des coopératives ; d’apprendre également à s’exprimer dans un cercle nouveau, de discuter des sujets importants, de partager sa foi, de parler d’hygiène ou encore d’éducation des enfants.


Un premier bilan de la formation a été fait entre janvier et mars, il a démontré que les institutrices ont utilisé les techniques qu’elles avaient apprises lors de la formation, et qu’elles avaient amélioré la participation pendant leurs cours. Un autre bilan sera fait en décembre pour établir l’effectivité de la formation.


Félicitations à toutes les institutrices et étudiants pour l’obtention de leur diplôme !



Cette publication a été réalisée avec le soutien financier de l’Union européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité de la Fondation High Atlas et ne reflète pas nécessairement le point de vue de l’Union européenne.




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